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Nos sorcières préférées de la pop culture

par l'équipe Feminists in the City

· Pop culture

« Les sorcières ont toujours été des femmes qui ont osé être courageuses, agressives, intelligentes, non-conformistes, curieuses, indépendantes, libérées sexuellement, révolutionnaires […] Vous êtes une sorcière par le fait d’être femme, indomptée, furieuse, joyeuse et immortelle. » Les sorcières sont symboles de révolte contre une société patriarcale qui refuse la puissance féminine : elles sont un modèle pour les féministes d’hier et d’aujourd’hui » – WITCH (Women’s International Terrorist Conspiracy from Hell), 31 octobre 1968

Récemment, Mona Chollet, avec son essai Sorcières : la puissance invaincue des femmes, publié en 2018, a remis la figure de la sorcière sur le devant de la scène.

Les sorcières font partie de notre univers culturel : on les retrouve dans les livres, les séries, les films. Si les contes populaires et dessins animés, comme Blanche Neige ou la Sorcière de la rue Mouffetard, de Pierre Gripari, nous présentent des sorcières âgées, viles et obsédées par la jeunesse et la beauté, d’autres comme Charmed ou Sabrina nous offrent des héroïnes déterminées et empreintes à la sororité, l’entraide et l’amitié entre les femmes.

1. Sabrina Spellman dans Les Nouvelles Aventures de Sabrina

Dans « Les Nouvelles Aventures de Sabrina », la série de Netflix, Sabrina, jouée par Kiernan Shipka s’érige en tant que défenseuse des droits des sorcières et de l’égalité femmes-hommes, après avoir découvert qu’elle est une demie-sorcière. On découvre en effet que l’Eglise de la Nuit, le coven ou cercle de sorcières auquel sa famille appartient, est une institution patriarcale, où les femmes ne se voient attribuer qu’une place subalterne.

Forte, sûre d’elle et indépendante, Sabrina défie tous les codes millénaires de cette institution, se présentant par exemple en tant que déléguée des étudiant·e·s, poste qu’aucune femme n’a jamais occupé ou refusant de signer en premier lieu le Livre de la Bête, serment d’allégeance à Satan. Comme elle demeure à moitié humaine, elle en profite pour défendre ses ami·e·s humain·e·s et notamment Theo, son ami transgenre des moqueries des autres élèves. Le personnage de Sabrina nous a plu car elle est ouvertement féministe. En mettant l’égalité femmes-hommes au cœur de son scénario, la série permet de sensibiliser un large public, et notamment les adolescent·e·s la regardent, d’une manière ludique et accessible.

2. Kiki dans Kiki la petite sorcière

Kiki, c’est l’héroïne du film d’animation d’Hayao Miyazaki, sorti en 1989, basé sur le livre d’Eiko Kadono. Kiki est une jeune sorcière, elle a 13 ans et il est temps pour elle de partir, seule, sur son balai, pour débuter un voyage initiatique propre aux sorcières. Elle doit trouver une ville où s’installer et gagner sa vie.

Indépendante, maligne et courageuse, Kiki est une vraie héroïne féministe. Elle défie les stéréotypes et c’est elle qui va sauver son ami Tombo, renversant les codes du conte où la princesse est sauvée par le prince. Kiki la petite sorcière est le genre de film qu’on a envie de montrer aux petites filles, pour leur faire réaliser leur propre puissance et le fait qu’être différent·e est avant tout une force.

3. Les soeurs Halliwell dans Charmed

Les sœurs Halliwell sont également des héroïnes de notre adolescence. Nous nous souvenons des après-midis de 2008 où il y avait trois épisodes de suite à la télé…. L’histoire des sœurs Halliwell est celle d’un apprentissage : elles doivent s’initier à la magie, contrôler leurs pouvoirs magiques, défendre San Francisco des attaques des démons, tout en continuant à vivre une vie humaine et en gardant leur véritable identité secrète…

C’est aussi une histoire de sororité, à travers le pouvoir des trois, qui leur décuple leurs pouvoirs magiques, d’abord entre Prue, Piper et Phoebe, puis avec Paige, qui apparaît dans leurs vies au début de la saison 4. Enfin, c’est l’histoire d’une longue lignée de sorcières qui se sont battues contre les démons, dont les sœurs sont les héritières.

Si Charmed n’est pas une série particulièrement intersectionnelle, elle a v cherché, dans les années 1990, à souligner des problématiques féministes : le passage à l’âge adulte, les difficultés rencontrées par de nombreuses femmes à concilier leur vie personnelle et leur vie professionnelle, mais également les notions de sororité, de solidarité entre femmes…Ajouter un paragraphe ici.

4. Hermione Granger dans la saga Harry Potter

Nous adhérons à la théorie que si Hermione n’avait pas été là, Harry serait mort à la fin du premier tome. Hermione Granger, c’est la sorcière avec qui nous avons grandi. La première fois qu’on a lu Harry Potter à l'école des sorciers, de J.K. Rowling, nous étions en CP, et le dernier film est sorti pendant que nous étions au lycée.

Hermione, déjà, est un personnage auquel on peut s’identifier : elle a peur de ne pas être au niveau et va donc chercher à tout connaître afin de s’imposer dans le monde de la magie. En effet, à Poudlard, ce sont surtout les garçons et les héritiers des grandes familles de sorciers qui se font remarquer. Hermione, au contraire, est une fille et on la traite de « sang de bourbe », car ses parents sont des moldus.

Elle souffre du syndrome de l’impostrice, syndrome qui touche beaucoup de femmes, qui ont peur de ne pas être à la hauteur. Et pourtant, c’est bien elle qui va, grâce à ses nombreuses connaissances et à son courage, devenir une héroïne clé de la saga, jusqu’à devenir Ministre de la Magie, le poste le plus puissant dans le monde des sorciers.

5. Bonny Bennett dans The Vampire Diaries

Bonny Bennett, dans la série pour adolescent·e·s (et pas que) The Vampire Diaries, est l’une des héritières d’une longue lignée de sorcières. Puissante, elle apprend sans relâche à maitriser et développer ses pouvoirs. De nombreuses références aux procès pour sorcellerie de Salem peuplent la série Vampire Diaries et son spin-off, The Originals.

Si les vampires sont les personnages prédominants dans la série, les sorcières étaient là avant eux, l’une d’elles étant à l’origine de leur création et ils s’appuient constamment sur leurs pouvoirs pour arriver à leurs fins. On comprend, dans la série, les persécutions subies par les sorcières, qui doivent souvent vivre cachées et ne pas révéler l’existence de leurs pouvoir. Pourtant, ce sont des femmes puissantes, personnages auxquels on a envie de s’identifier.

En représentant les sorcières d’une manière positive, comme des symboles de force et d’indépendance, ces séries permettent aux jeunes filles et femmes de s’identifier à celles-ci, et non plus de penser exclusivement à la sorcière comme une femme méchante, dure, aigrie, comme les contes nous la présentent. Réhabiliter la figure de la sorcière est fondamentale, car elle représente toutes les femmes. Comme l’écrit la militante éco-féministe américaine Starhawk dans son livre The Spiral Dance (1979) : "The word "Witch" carries so many negative connotations that many people wonder why we use the word at all. Yet to reclaim the word "Witch" is to reclaim our right, as women, to be powerful ; as men, to know the feminine within as divine". Pour en savoir plus sur l'histoire de la chasse aux sorcières, vous pouvez vous rendre à notre visite de Paris sur la chasse aux sorcières.