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5 femmes qui ont marqué la Tech

· Portraits de femmes

Saviez-vous qu’à l’origine, les métiers de l’informatique étaient plutôt réservés aux femmes ?

Que le premier algorithme a été écrit pas une femme et que c’est également une femme qui est à l’origine d’un des plus gros succès du jeu vidéo ?

Dans cet article, vous découvrirez que le milieu de la tech n’a pas toujours été majoritairement masculin et qu’il existe de nombreuses femmes inspirantes dans ce secteur !

Ada Lovelace (1815-1852)

Augusta Ada Lovelace témoigne dès son plus jeune âge d’un grand intérêt pour les mathématiques. Après s’être mariée avec le comte de Lovelace, elle rencontre Charles Babbage, inventeur du précurseur de l’ordinateur : la machine analytique. Il écrira à son propos :

“Cette enchanteresse des nombres a jeté son sort magique autour de la plus abstraite des sciences et l’a saisie avec une force que peu d’intellects masculins auraient pu exercer.”

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Portrait d'Ada King, Comtesse de Lovelace, vers 1840, attribué à Alfred Edward Chalon

Ada pressent tout le potentiel et l’impact grandiose de l’informatique sur notre société.

À 27 ans, elle traduit un article consacré à la machine à calculer et rajoute dans ses notes ce qui permettrait à cette machine d’agir seule.

Selon elle, la machine serait non seulement capable de manipuler des nombres, mais également des lettres et des symboles : c’est la naissance de la programmation.

Ada décède à 36 ans des suites d’un cancer de l’utérus, mais laisse derrière elle un langage de programmation à son nom, utilisé à ce jour dans plusieurs technologies modernes : l’automobile, les transports ferroviaires et l’aéronautique.

C’est cette visionnaire qui a inspiré l’école Ada Tech School, première école d’informatique féministe d’Europe. Une rue porte son nom dans le 13ème arrondissement de Paris.

Grace Hopper (1906-1992)

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Surnommée Amazing Grace, Grace Hopper naît à New York, le 9 décembre 1906. Elle fait ses études au Vassar College et intègre ensuite Yale, où elle devient docteur en mathématiques.

À 37 ans, elle s’engage dans la marine américaine au beau milieu de la Seconde Guerre Mondiale. Elle est affectée au Bureau of Ordnance Computation Projectde l'Université d'Harvard en 1944. Elle fait partie de l'équipe qui programme l'ordinateur Harvard Mark I.

En 1949, Grace rejoint l’Eckert-Mauchly Computer Corporation où elle participe au développement de l’UNIVAC, le premier ordinateur commercial.

En 1957, elle commence à travailler pour IBM, où elle défend l’idée qu’un programme devrait être écrit dans un langage proche de l’anglais. C’est comme cela que naîtra le langage informatique COBOL 2 ans plus tard.

En 1967 elle est rappelée par la Marine, ou elle mènera des travaux d’établissement de normes pour les premiers ordinateurs et plus particulièrement les premiers langages de programmation évolués : COBOL et Fortran.

19 ans plus tard, Grace Hopper prend sa retraite alors âgée de 80 ans, ce qui fait d’elle l’officière la plus âgée de la marine américaine. Elle reçoit alors la plus haute distinction pour les non-combattants : la Defense Distinguished Service Medal.

Jusqu’à sa mort en 1992, elle sera employée comme consultante externe par la Digital Equipment Corporation pour des conférences sur les débuts de l’informatique.

Roberta Williams, pionnière du jeu vidéo

« Another miracle from the kitchen table »

Roberta Williams est née en 1953 aux États-Unis. C’est elle qui est à l’origine du premier jeu d’aventures graphique : « Mystery House ».

Tout commence avec le jeu Colossal Cave Adventure, que Roberta découvre grâce à son mari Ken Williams, qui souhaite lui partager son intérêt pour les ordinateurs. Roberta apprécie le jeu, mais est lassée de son aspect textuel.

Elle décide alors de monter avec son mari l’entreprise « Sierra On-Line » pour laquelle est développe de nombreux jeux à succès. Pour l’anecdote, elle aurait écrit tous ses jeux vidéo sur la table de sa cuisine, ce qui lui fera dire à de nombreuses reprises : « another miracle from the kitchen table » [un autre miracle depuis la table de la cuisine]

Pionnière des jeux vidéo d’aventure, c’est elle qui est à l’origine d’une innovation révolutionnaire en termes de game design : les illustrations graphiques, qu’elle introduit en 1980 dans son jeu Mystery House.

Durant les années suivantes, l’entreprise Sierra On-line continue de développer des jeux à succès, notamment la trilogie des jeux d’horreur/mystère : Gabriel Knight, ou encore le jeu humoristique aux tendances érotiques Leisure Suit Larry.

Cependant, ils peinent à se démarquer face au jeu qui a profondément marqué le monde vidéoludique: King’s Quest, premier jeu à introduire la 3D.

Roberta Williams et son mari vendent leur société en 1996 et profitent depuis de leur retraite.

Ellen Pao, féministe de la Silicon Valley

Ellen Pao est devenue le symbole de la lutte pour les droits des femmes dans le milieu de la tech et plus particulièrement dans la Silicon Valley. En 2015, elle porte plainte contre son ancien employeur pour discrimination et sexisme.

La situation dans la Silicon Valley :

Comme l’indique ce rapport, la Silicon Valley est encore largement composée d'hommes blancs.

Et selon Ellen Pao, si les grandes entreprises tech ne sont pas uniquement composées d’hommes, c’est qu’ils ont l’opportunité d’engager des femmes surdiplômées et sous-payées pour faire des tâches inadaptées à leur formation. Elle explique qu’on lui demandait constamment d’apporter le café ou de prendre des notes, choses qui était premièrement, inadéquates au vu de son niveau de compétences et d’autre part, n’étaient jamais demandées aux hommes.

Elle dénonce aussi des voyages d’affaires réservés aux hommes ainsi que le harcèlement sexuel qu’elle aurait subi par un de ses collègues.

L’histoire du procès :

De 2005 à 2012, Ellen Pao travaille pour le fond de capital-investissement KPCB, connu pour avoir investi dans les sociétés Amazon, Google, Twitter et Facebook (entre autres). L’entreprise est considérée comme l’un des principaux financeurs de l’innovation de la Sillicon Valley.

C’est en 2012 qu’Ellen Pao est renvoyé au motif de son incompétence. Elle porte plainte en 2015 pour discrimination et réclame 16 millions de dollars (le manque à gagner si elle avait continué de travailler au sein du cabinet).

A ce moment là, Hillary Clinton dénonce le manque de diversité au sein de la Silicon Valley :

« Alors que 60% des diplômés du supérieur sont désormais des femmes, elles sont seulement 18% dans les filières d’informatique. C’était le double dans les années 80. Nous régressons dans un domaine censé se projeter vers l’avenir. Nous ne pouvons pas nous permettre de gâcher tout ce talent. »

Toutefois, la décision du jury, composé de 6 femmes et 6 hommes, n’a pas été en faveur d’Ellen Pao qui a décidé de ne pas faire appel, épuisée financièrement et moralement par un procès ultra-médiatisé de 5 semaines.

Joy Buolamwini, fondatrice de l’Algorithmic Justice League

Joy Adowaa Buolamwini est une informaticienne américano-ghanéenne née au Canada. Elle a fondé l’Algorithmic Justice League, une organisation qui lutte contre les biais dans les processus de décisions des logiciels. L’objectif est de mettre en évidence et ainsi de réduire les biais dans le code, qui peuvent conduire à la discrimination de groupes sous-représentés.

À l’âge de 9 ans, elle se prend de passion pour le robot Kismet du MIT. Elle apprend toute seule les langages XHTML, JavaScript et PHP.

A 29 ans, elle est membre du MIT qui l’inspirait tant étant petite. Elle réalise alors une thèse très remarquée sur les biais algorithmiques, durant laquelle elle développe une expérience consistant à montrer 1000 visages à un système d’identification faciale pour lui faire déterminer si les visages sont de sexe masculin ou féminin.

Elle constate alors que les visages féminins à peau foncée sont très mal identifiés. Son projet, Gender Shade, engendre la remise en question de mastodontes de la tech comme IBM et Microsoft qui décident d’améliorer leurs logiciels.

Elle explique son combat contre les algorithmes biaisés dans ce Ted Talk.

En 2017, elle remporte le grand prix du concours « Search For Hidden Figures » visant à découvrir la prochaine génération de femmes leader dans les domaines numériques.

Les femmes ont historiquement marqué le milieu de la tech et continuent encore aujourd’hui.
L’école Ada Tech School a pour but d’encourager les femmes à s’orienter vers ces métiers d’avenir en proposant une formation basée sur deux piliers : le féminisme et la pédagogie alternative. Et nous, chez Feminists in the City, on trouve ça super inspirant !

Et si vous souhaitez en savoir plus et commencer à découvrir le code, téléchargez le manuel de programmation d’Ada Tech School !