Elles sont rebelles, elles sont badass, elles remettent le système en question depuis des siècles. Nous les mettons en lumière à travers nos visites, nous célébrons leurs oeuvres et travaux oubliées. Voici le top 10 de nos femmes féministes préférées, rencontrées lors de nos virées, masterclasses et rencontres féministes !
1. Louise Michel, la "Vierge rouge" (1830 - 1905)
Louise Michel apparaît dans notre visite sur la libération sexuelle contée par des féministes hystériques. Elle est célèbre pour son implication dans la commune de Paris de 1871. Elle fut aussi enseignante, ambulancière, combattante, écrivaine, anarchiste, féministe et militante. Elle a une vision très claire des logiques de domination patriarcales, reconnaissant par exemple les stratégies rhétoriques de manipulation comme le fait d’appeler les femmes "le beau sexe". Elle disait d’ailleurs : «Notre place dans l’humanité ne doit pas être mendiée, mais prise. » Son surnom de « Vierge rouge » lui vient des comparaisons avec la Figure de Jeanne d’Arc, la "Pucelle d'Orléans". On constate que les grandes femmes de l’histoire sont régulièrement réduites à leur sexualité.
2. Niki de Saint Phalle (1930 - 2002)
A la fin du XXème siècle, Niki de Saint Phalle était à peine mentionnée dans les livres d’art au profit de son mari, Jean Tinguely, témoignage de la misogynie ambiante dans le domaine de l’histoire de l’art jusqu’à la fin du XXème siècle. En 1961, l’artiste débute sa série de “tirs”. Elle déclare: “J’ai tiré (avec un fusil) parce que j’aimais voir le tableau saigner”. Ensuite, au milieu des années 60, Niki de Saint Phalle commence à créer ses fameuses nanas, des guerrières qui dominent le monde. Dans ses oeuvres, Niki de Saint Phalle revendique la féminité, voire le matriarcat, et en même temps reconnaît la violence des relations entre les genres, une violence qu'elle a vécue elle-même. Cette artiste aux multiples talents, aujourd’hui reconnue par tou· te· s, est présentée lors de notre promenade sur les femmes de révoltées de Paris.
3. Mona Chollet (née en 1973)
Connue dans les milieux féministes notamment pour ces essais Beauté fatale (2012) et Sorcières: la puissance invaincue des femmes (2018), Mona Chollet, journaliste et cheffe d'édition au Monde diplomatique, est inévitablement citée dans notre visite sur les sorcières! En effet, elle établit des parallèles entre les dynamiques misogynes d'aujourd'hui et celles qui dominaient pendant les chasses aux sorcières, au XVIème et XVIIème siècles. Son point de vue sur les sorcières d'aujourd'hui - nous, les féministes, ces êtres maléfiques - provoque des discussions enflammées (qu’on l’ai lue ou non). On admire cette grande féministe contemporaine!
4. Kimberle Crenshaw (née en 1959)
Cette juriste américaine, qui est également professeuse au sein des prestigieuses Columbia Law School et UCLA Law School, est à l’origine du concept féministe de l’intersectionnalité. Ce terme désigne les oppressions multiples dont sont victimes les femmes issues des minorités religieuses, raciales, culturelles, sexuelles, de classe, etc. L'intersectionnalité est une composante majeure du féminisme de la troisième vague!
5. Les Guerilla Girls (mouvement né en 1985)
En 1985, un groupe anonyme de femmes portant des masques de gorille a manifesté devant le MOMA à New York pour signifier le manque de femmes artistes et d'artistes de couleur présentes dans les collections du musée. Il était composé de femmes du monde de l'art qui voulaient s'attaquer aux inégalités entre les sexes dans cette industrie ; autrement dit, qui voulaient donner un point de vue féministe sur l'industrie de l'art. En marge de la manifestation, elles ont parcouru les rues pour accrocher des affiches qui transmettaient leurs messages. Une de leurs affiches les plus connues est la suivante (ci-dessous) : « Les femmes doivent-elles être nues pour entrer au Met. Museum (New-York) ? Moins de 5% des Les artistes des sections d'art moderne sont des femmes, mais 85 % des nus sont des femmes ». A la question souvent posée « Pourquoi n’y a t-il pas plus de grandes femmes artistes dans l’histoire occidentale ? », ce groupe d’artistes activistes américain préfère demander : « Pourquoi n’y a t-il pas eu plus de femmes considérées comme des grandes artistes dans l’histoire de l’art occidentale ? » Les Guerillas Girls ont d'ailleurs repris la Grande Odalisque d'Ingres (1814) pour dénoncer le sexisme dans le monde de l'art (ci-dessous). Nous les présentons lors de notre visite Louvre & Féminisme !
6. Janet Flanner (1892-1978)
Journaliste américaine qui a raconté la France au New Yorker de 1920 à 1960, elle est à l’origine du journalisme littéraire. Elle évolue dans le milieu intellectuel et artistique de Paris qu’elle dépeint dans ses articles, avec des portraits des hommes politiques de l’époque. Vous croiserez cette femme indépendante qui a su se faire une place dans un monde d’homme, au cours de notre visite sur les sorcières de Paris!
7. Suzanne Buisson (1883-1944)
Cette résistante de la Seconde Guerre Mondiale militait pour « l’égalité complète » entre les femmes et les hommes, ainsi que pour l’indépendance économique des femmes. Tout comme Clara Zetkin, elle est une féministe socialiste : elle est convaincue que le socialisme est nécessaire pour atteindre l’égalité entre les genres. Durant l’entre deux guerres, elle dirige la rubrique « La femme, la militante » au Populaire. Juive et résistante, elle est arrêtée à Lyon et déportée à Auschwitz-Birkenau en 1944 où elle mourra dans des circonstances qui demeurent inconnues. Un square lui rend hommage sur le trajet de notre balade sur l'histoire de la libération sexuelle.
8. La Goulue (1866-1929)
Femme de plusieurs vies : danseuse au Moulin Rouge puis dompteuse et vendeuse d’allumettes, elle a marqué tous ses contemporains par son caractère affirmé, son indépendance, et ses provocations. Elle dénonçait à sa manière les inégalités imposées aux femmes. Pour lutter contre l’article 213 du Code Civil, qui postulait que les femmes devaient être accompagnées d’un mâle dans les lieux publics, la Goulue venait au Moulin Rouge avec un bouc en laisse. C'est bien entendu dans notre visite féministe de Pigalle et Montmartre que nous découvrons sa vie insolite !
9. Olympe de Gouges (1748-1793)
Olympes de Gouges est considérée comme l'une des premières féministes françaises. Sa panthéonisation est réclamée depuis 1989 ! Elle est connue pour avoir rédigé la première version de la déclaration des Droits de la femme et de la citoyenne (1791), dans laquelle elle écrivait fameusement : «La femme a le droit de monter à l’échafaud, elle doit avoir également celui de monter à la tribune » et a été guillotinée pour ses idées politiques. Elle a laissé de nombreux écrits en faveur des droits civils et politiques des femmes et de l’abolition de l’esclavage. Nous parlons d'elle lors de notre visite féministe de Lyon.
10. Emilie du Châtelet (1706-1749)
Grande scientifique invisibilisée par l’histoire, elle est reconnue pour sa traduction du travail d’Isaac Newton sur la mécanique classique, qui est toujours utilisée aujourd’hui. Elle a également écrit des textes littéraires et philosophiques, notamment son Discours sur le bonheur. Ce texte, qui n’avait pas pour but d’être publié, l’a été 30 ans après sa mort. Elle écrit que “les femmes sont exclues, par leur état, de toute espèce de gloire”. Elle considère que l’étude est une manière, pour les femmes, de se soigner de leurs déceptions dues aux inégalités femmes-hommes, aux “exclusions” et aux “dépendances” féminines. Aujourd’hui son nom est reconnu à Paris grâce à l’Institut Emilie du Châtelet, pour le développement et la diffusion des recherches sur les femmes, le sexe et le genre. C'est le premier centre de recherche français voué aux problématiques des études portant sur le genre. Nous vous racontons son histoire lors de notre visite sur les femmes révoltées de Paris.